Témoignages d'anciens préparationnaires

Témoignages d'anciens préparationnaires

Les classes préparatoires présentent certaines caractéristiques indéniables.

QUALITÉ DE L'ENSEIGNEMENT

Une de ces caractéristiques est la qualité des cours scientifiques reçus pour la plupart des établissements :

"Même si la qualité des cours en lettres pouvait laisser à désirer, je n’ai travaillé qu’avec les cours que j’ai reçus (pas un livre Dunod ouvert en 2 ans) et surtout leurs conseils. Avec d’autres enseignants je ne serais sûrement pas dans cette école." 

Virgile, étudiant à Polytechnique Paris

 

"Jamais je n’avais rencontré d’enseignants aussi compétents et pédagogues : rares sont les fois où l’un d’entre eux s’est vu dans l’incapacité de répondre à une question." 

Victor, étudiant aux Mines de Douai

 

CHARGE DE TRAVAIL

Une autre caractéristique qui est souvent la première chose que l’on apprend des classes préparatoires est l’exigence de cette formation et la charge de travail à laquelle elle correspond :

"La charge de travail était évidemment conséquente, mais je faisais toujours attention à mes heures de sommeil, ne veillant jamais après 22h30. En contrepartie du "manque de temps nocturne" (pour les devoirs maisons, révisions, etc…), je pouvais être concentré durant toute la journée de cours, comprenant une bonne partie immédiatement. Cela me permettait de travailler rapidement les exercices et les DM sans réviser longtemps le cours." 

Virgile, étudiant à Polytechnique Paris

 

"Pendant l'année je bossais tout le temps."

(Marie, étudiante à Télécom Paris)

 

"La prépa m'a appris aussi à travailler (beaucoup) et à m'organiser pour optimiser mon temps. J'étais devenue clairement maniaque là-dessus, faisant des listes de tout et n'importe quoi, mais ça m'aide encore beaucoup aujourd'hui." 

Noémie, étudiante à Polytechnique Paris

 

"Mes meilleurs moments étonnamment ça a été pendant les révisions et les concours. Pendant l'année je bossais tout le temps. Je me couchais genre à 2h du mat parce que je me sentais obligée de regarder tous les exercices. Puis lever à 7h le lendemain. Du coup j'étais crevée, je comprenais moins, je me couchais plus tard, j'étais à bout, c'est un cercle vicieux. Mais pour les concours on bossait la journée et pas le soir, et du coup le soir on pouvait se relaxer. En plus de ça, j'étais toujours un peu lente donc je n'étais jamais à jour pour les colles et exams (on avait deux exams par semaine quand même) ce qui me faisait me sentir très nulle, mais en fait venue la fin de l'année j'avais eu le temps d'assimiler plein de trucs." 

Marie, étudiante à Télécom Paris

 

ENTRAIDE

D’autre part, les préjugés sur les classes préparatoires sont encore très forts et reflètent rarement la réalité. Un de ces préjugés est ce qu’on appelle "l’esprit concours". Devenu une blague dans la plupart des prépas, il consisterait à refuser d’aider ses camarades voire à leur mettre des bâtons dans les roues pour "gagner une place". Il est peut-être le préjugé le plus répandu et le plus faux : l’ambiance en classes préparatoires est au contraire souvent chaleureuse :

"Et surtout ça m'a appris que l'entraide est ce qu'il y a de plus important dans ce genre d'établissement où la pression est forte."

Noémie, étudiante à Polytechnique Paris

 

"Globalement, ma prépa (PSCI-PC au lycée H. Poincaré de Nancy) reste un super souvenir. D’excellents profs, surtout en spé ; une bonne ambiance, entre émulation, détente et travail bien sûr (mais pas trop) !"

Virgile, étudiant à Polytechnique

 

"Si on arrive à se supporter en prépa, c'est qu'une belle amitié se crée durablement."

(Noémie, étudiante à Polytechnique)

 

"J'ai beaucoup mieux vécu ma spé que ma sup, j'ai préféré mes profs, je me suis habituée à être loin de chez moi, j'avais une meilleure méthode de travail, et surtout j'avais des amis. Je n'aurais jamais jamais réussi sans l'internat parce que j'y avais des super amis ! On se serrait les coudes, on rigolait dès qu'on avait une pause, ça j'en garde vraiment des super souvenirs ! Et puis aux Lazos (i.e. les Lazaristes) on était une toute petite promo, presque tout le monde était à l'internat donc on se connaissait tous." 

Marie, étudiante à Télécom Paris

 

DIFFICULTÉS

Cependant, ce monde ne convient pas à tous les profils et la prépa a aussi pu être une période difficile pour des gens qui ont du mal à s’y adapter :

"Le sentiment de solitude est celui qui s’impose à moi lorsque je me remémore ma prépa. Je n’ai pas su m’intégrer au groupe que constituaient les autres élèves, l’atmosphère empreinte de religion qui régnait au sein de l’établissement n’aidant pas. Toutefois, je retiens également l’indéniable qualité des cours qui m’ont été dispensés, et surtout l’expertise des professeurs que j’ai eu la chance d’écouter pendant ces trois années. Jamais je n’avais rencontré d’enseignants aussi compétents et pédagogues : rares sont les fois où l’un d’entre eux s’est vu dans l’incapacité de répondre à une question. À condition de s’y intégrer socialement et d’être convaincu de son orientation professionnelle (ou d’être un travailleur chevronné), la prépa me semble être la voie royale de l’accomplissement personnel." 

Victor, étudiant aux Mines de Douai

 

"Pour moi ça a été une expérience un peu singulière parce que j'ai été dernière de la classe pendant longtemps (les 2 ans en fait), en Maths et Physique du moins. J'étais assez bonne en matières littéraires et ça me faisait du bien. Ça a été très difficile et douloureux. Je me sentais nulle constamment. Les profs ne rabaissaient pas spécialement mais ils n'encourageaient pas non plus. Je revenais presque toujours de colle en pleurant et en pensant que je n'aurai rien. Ce qui est difficile aussi c'est que l'X et l'ENS sont mis sur un piédestal, alors qu'on sait bien que ce sont des écoles presque inaccessibles. Mais du coup j'en rêvais tout en me disant chaque jour que je ne pourrai jamais y accéder." 

Marie, étudiante à Télécom Paris

 

LYCÉE D'ORIGINE

Un autre préjugé est l’importance du lycée d’origine. Si venir d’un lycée "préparant à la prépa" peut faciliter la rentrée, le lycée dont on vient n’est pas déterminant sur notre réussite en prépa :

"Rien ne me prédestinait à aller à Polytechnique : mes deux parents n'ont pas fait de longues études et je viens d'un lycée où les élèves sont plus destinés à aller dans la fac du coin que d'intégrer des grandes écoles. Sur les 90 élèves de terminale S, nous avons été seulement 6 à aller en prépa (4 en prépa parisienne).

Mes professeurs de lycée m'ont encouragé à aller à St Louis, j'y suis alors allée avec la peur de ne pas être à la hauteur des autres élèves venant des grands lycées parisiens où certains avaient déjà vu le programme de maths de première année de prépa dans sa totalité. J'ai alors beaucoup plus travaillé que la plupart d'entre eux à la rentrée. Eux pensant que ce qu'ils avaient appris en term leur suffirait, certains se sont assis sur leurs acquis. Je me suis ainsi retrouvée en tête de classe en PCSI, même si cela n'explique pas tout.

Suivant mes préférences, j'ai choisi PSI en deuxième année (ce qui n'est clairement pas stratégique pour intégrer certaines écoles quand on vient de PCSI où on se fait fumer en maths par les MPSI). J'étais en tête de classe mais avec plus de difficultés que l'année précédente. 

Je ne voulais pas passer les écrits X/ENS, car je pensais n'avoir aucune chance. Je les ai finalement faits pour avoir des oraux d'entrainement avant ceux des autres écoles. Sans trop comprendre pourquoi, j'ai été admissible à Polytechnique et aux ENS. Je suis allée aux oraux sans trop de pression, pensant toujours que je ne serai jamais prise. Et j’ai finalement été prise à Polytechnique.

En tout cas, ce que m'a appris la prépa, c'est que certes le lycée dont on vient peut aider mais ce n'est pas une fatalité de venir d'un lycée pas terrible." 

Noémie, étudiante à Polytechnique Paris

 

EN RÉSUMÉ

"Je suis très contente de l’avoir vécu, mais aussi très contente d’en avoir fini." Marie, étudiante à Télécom Paris

 

"La prépa est une formation qui fait énormément grandir en très peu de temps." Noémie, étudiante à Polytechnique Paris

 

 

Merci à tous les étudiants pour leur témoignage !